Le Vieux Store et le Nouveau Vent
Il était une fois un store en toile nommé Gaston, vissé depuis trente ans au-dessus d’une baie vitrée d’une maison du sud de la France. Fièrement rayé de jaune et de blanc, il s’était toujours considéré comme indispensable.
— On m’ouvre au printemps, on m’admire l’été, on me range à l’automne. Tout roule comme sur des rails, se vantait-il.
Mais ces dernières années, les saisons ne ressemblaient plus à ce qu’elles étaient.
Un jour de mai, alors que le soleil brillait depuis l’aube, une pluie soudaine tomba à midi, suivie d’un coup de vent brutal. Gaston n’avait pas eu le temps de se replier. Trempé, fouetté, ses fixations grincèrent.
— Quelle météo folle ! se plaignit-il. Avant, au moins, on pouvait prévoir !
L’été fut pire. Une canicule écrasante dura trois semaines, avec des orages éclairs entre deux journées brûlantes. Gaston se faisait ouvrir, fermer, rouvrir, parfois dix fois dans la même journée.
Un jour, alors qu’une rafale le secouait sans prévenir, un de ses bras céda dans un grand CLANG.
— On va devoir le changer, dit le propriétaire, en soupirant.
Quelques jours plus tard, un installateur arriva avec un modèle tout neuf : un store bioclimatique, aux lames orientables, en aluminium, entièrement motorisé.
— Voici Alba, annonça le technicien. Résistant au vent, réactif au soleil, autonome. Il s’ajuste tout seul selon les conditions.
Gaston, suspendu de travers, grinça :
— Et moi, j’ai résisté trente ans avec une manivelle et du bon sens !
Mais dès les premiers jours, Alba fit ses preuves. Elle s’ouvrait doucement le matin, orientait ses lames pour laisser entrer la lumière sans chaleur, se refermait automatiquement dès que le vent dépassait les 40 km/h.
Quand un orage éclata sans prévenir un après-midi de juillet, elle s’était déjà repliée.
Gaston observait, impressionné malgré lui.
— Comment fais-tu pour savoir tout ça ?
— Je suis connectée à une station météo locale. Et j’ai des capteurs, expliqua Alba avec calme. Je ne devine pas : je m’adapte.
Puis vinrent les premières pluies d’automne. Alors que les averses s’alternaient avec des éclaircies, Alba modulait son ouverture au fil des heures. Plus de toile détrempée, plus de bras rouillés. Juste un toit qui respirait.
L’hiver venu, la terrasse ne fut plus déserte. Alba la protégeait du vent froid tout en laissant passer le soleil bas de l’après-midi. On s’y installait avec un thé chaud, bien à l’abri.
Un matin de février, Gaston, désormais enlevé, roulé dans un coin du garage, murmura :
— Peut-être que mon temps est passé, après tout. Ce nouveau climat n’est plus fait pour les stores comme moi…
Alba, depuis son perchoir au-dessus de la terrasse, répondit d’une voix douce :
— Tu as bien servi. Mais aujourd’hui, il faut pouvoir évoluer avec le monde. Ce n’est pas de la prétention, c’est une nécessité.
Morale de l’histoire :
Face aux dérèglements du climat, mieux vaut s’équiper intelligemment que s’accrocher à l’ancien. L’adaptation vaut mieux que la nostalgie.
Voir nos solutions stores ici